Au XVIᵉ siècle, Grasse était principalement connue pour son savoir-faire dans le tannage du cuir et son industrie de ganterie. Mais les méthodes utilisées à l’époque étaient particulièrement incommodantes : les artisans employaient de l’urine et des excréments pour traiter les peaux, ce qui dégageait de fortes odeurs.

Un jour, un artisan eut l’idée de plonger ses gants dans une essence parfumée. Ce geste marqua le début d’un nouvel essor pour la ville. Dès lors, le métier de parfumeur se développa sur le territoire, et de nombreux artisans commencèrent à se spécialiser dans la distillerie et la parfumerie.

À la fin du XVIᵉ siècle, la demande en produits parfumés explosa. Une première usine consacrée à cette production vit le jour, faisant le bonheur de la cour de Versailles qui, à cette époque, cherchait à masquer les mauvaises odeurs. Peu à peu, les maîtres « gantiers » abandonnèrent la tannerie pour se consacrer entièrement à la parfumerie et à la culture des plantes aromatiques, devenant ainsi de véritables maîtres parfumeurs.

Face à cette demande croissante, de nouvelles plantations apparurent. Alors qu’au XVIᵉ siècle les champs de Grasse étaient principalement composés de lavande, de fleur d’oranger, de tubéreuse et de pistachier, le XVIIᵉ siècle vit fleurir de nouvelles cultures emblématiques : mimosa, violette, rose et surtout jasmin, devenu au fil du temps l’une des signatures olfactives de Grasse.